... de la Téthys à la Méditerranée

La seule orogénèse pyrénéenne ne suffit pas à expliquer notre actuelle géographie, laquelle est également intimement liée à l'histoire de la mer Méditerranée, eu égard aux contraintes tectoniques liées à sa formation et toujours en relation avec l'inexorable déplacement des plaques eurasienne et africaine.

Pour faire court, à l'ère primaire, la Pangée, alors seul super-continent, était baignée d'un unique océan l'englobant entièrement, que les géologues ont nommé Panthalassa.

Sa dislocation, au Trias, crée alors deux blocs principaux : la Laurasie au nord et le Gondwana au sud, séparés par un nouvel espace océanique la Téthys dont la terminaison correspond aux actuelles Europe du Sud et Afrique du Nord.

Vers la fin du Crétacé, la plaque indienne issue du Gondwana vient percuter la Laurasie pour former la chaine Himalayenne, et dans le même mouvement refermer l'extrémité est de la Téthys, ce qui va initier l'ébauche de ce qui deviendra notre mer Méditerranée.

Mais l'histoire proprement dite de la méditerranée ne débute qu'àprès les plissements éocènes qui, comme vu précédemment, ont mis en place la grande majorité des structures géologiques pyrénéennes, avec l'ouverture du bassin occidental débutant à l'est, par le golfe de Gênes, puis entraînant l'effondrement de la terminaison de la grande chaine pyrénéo-provençale. L'ouverture en distension de ce bassin, au cours de l'Oligocène, suivie de celle du bassin algérois, jusqu'au Miocène supérieur, provoque également le déplacement du bloc corso-sarde (ancienne bordure du bloc ibérique) vers l'est jusqu'à son actuelle position et, dans une moindre mesure, celle des actuelles iles Baléares.

L'ouverture de ces bassins crée alors de nouvelles contraintes sur la jeune chaine pyrénéenne : tout d'abord une importante phase de distension avec l'effondrement du bassin provençal, ce qui va, pour ce qui nous intéresse, permettre la création de nouveaux bassins d'effondrement (plaine du Roussillon au tout début du miocène, bassin de Paziols) puis de nouvelles phases compressives tout au long du Pliocène et du quaternaire liées tant aux ajustements isostatiques qu'à la poursuite de l'avancée septentrionale de la plaque africaine ; amenant ainsi progressivement à notre actuelle géographie.

Enfin, à la fin du Pliocène intervient un phénomène majeur dans la genèse de la jeune mer Méditerranée : la crise de salinité messinienne, qui voit ses accès vers l'Atlantique en quasi-totalité obstrués au niveau du détroit de Gibraltar par l'avancée de la plaque Africaine, et en environ 700.000 ans, son niveau subir une baisse drastique estimée à plus de 1.500 mètres entrainant d'important dépôts d'halites, mais également du point de vue géographique, le creusement d'imposants canyons au détriment des marges continentales (Canyons du Rhône, du Nil pour les plus importants, mais également au large des Albères).

 

 

 

 

 

Bibliographie :

Jean-Claude Bousquet : Géologie du Languedoc Roussillon (BRGM Editions)

Laurent Jolivet et al. : Géodynamique méditerranéenne (Société Géologique de France - Vuibert)

Webographie :

Jacques Debelmas : conférence pyrénées

Jacques Debelmas : documents méditerranée

Wikipedia : Panthalassa et Téthys