Les Avant-Monts de Béziers

date de la sortie: 

Samedi, 13 Juin, 2015

zone géographique: 

participant: 

Hervé, Caro + Dominique, Laurent, Didier & Sarah d’Explo-Terre + Dominique & Jean-Philippe de Béziers

Week-end des 13 et 14 juin 2015
Samedi matin, Hervé et moi avions rendez-vous avec Dominique du Spéléo Club de Béziers dans la petite commune de Saint-étienne d’Albagnan (les Avant-Monts de Béziers) pour rejoindre le reste du groupe arrivé la veille  du Gard.
Direction la rive gauche du ruisseau des Crozes dans les calcaires primaires du Cambrien pour aller explorer la grotte de l’Asperge (anciennement Aven des Crozes). Un petit quart d’heure de marche en sous-bois pour atteindre la cavité, il y a plein d’orchidées roses (Epipactis et Cephalanthera rubra). En chemin Dominique nous montre leur travail, une cavité qu’ils aimeraient voir jonctionner avec l’Asperge... ils ont du déjà sortir au moins 10m3 de terre et de roches ! Ce n’est d’ailleurs pas le seul trou dans les parages.

On rentre dans un trou tout moussu en compagnie d’un autre petit groupe de 3 spéléos qui vont faire de la prospection vers le grand puits de 60 m de la salle Géraldine (-125 m environ). Dominique et Didier se mettent à deux pour ouvrir la porte qui donne accès au réseau, tout en feraille d’au moins 4 cm d’épaisseur !
Pour faire l’Asperge il n’y a besoin que d’une ceinture et des longes, toutes les parties verticales sont équipées de marches metaliques ou d’échelles ; et vu la largeur des boyaux, il faut féliciter les spéléos de Béziers du travail énorme qu’ils ont accompli !
Les boyaux... La progression est plutôt sportive parce que la plupart du temps on est à genoux ou on rampe ! On rampe de face, les pieds ou la tête en premier, on rampe de profil (ça s’est pas mal !), on rampe en montant ou en descendant. J’allais oublier la gadoue ! On peut aussi ramper dans la gadoue, mais le plus sympa c’est les tobogans de glaise que l’on dévale sur les fesses ! On apprécie du coup les brefs moments ou l’on peut se tenir debout. Après s’être tortillé pendant un temps certain, nous arrivons dans des passages plus grands et soudain  en bout de visibilité de frontale, on aperçoit une tache bleue au plafond.

Du coup, on oublie tout et tous s’exclament «là, y’a du bleu !!!!».  Arrivé sur place on tourne la tête et la paroie est constellée d’aragonites aciculaires massives de grande dimension, du bleu le plus exquis. Les appareils photos crépitent de tous les côtés, on y passerait des heures. C’est vraiment magnifique. J’espère que notre compère Hervé aura fait de chouettes clichés, il est le seul à avoir eut le courage de prendre tout son attirail, trépied, flashes etc...
On poursuit la progression, bien à plat, on a l’habitude maintenant... Vers 13h on rejoint la salle Géraldine, un grand volume aux plafonds plein d’énormes aragonites et au fond de laquelle s’ouvre le grand puits. Les 3 spéléos de ce matin sont là à préparer leur matériel. Ils vont explorer un départ de galerie qui débouche dans la paroi du puits. Nous on déjeune et on passe derrière le «gros trou» pour descendre jusqu’à la rivière. Il y a un petit coin «bar» où l’on peut se désalterer d’une eau toute pure. On découvre finalement un petit bout de rivière où l’eau s’écoule jusqu’à un énorme siphon (qui a déjà été plongé). L’eau n’y est pas très clair, c’est grand, sombre et passablement impressionant ! La roche est à nu, toute faconnée par l’eau.

Sur le chemin du retour, petit détour vers «les Cheminots», encore un endroit complétément différent. De grands volumes avec des formes toutes biscornues, des volumes troués qui communiquent entre eux, comme des trous dans un immense gruyère ! Dominique nous emmene vers une concrétion étonnante, bleu pastel avec de petites excroissances surmontées de chapeaux bleu plus soutenu. En l’éclairant de près elle devient verte fluo, complètement délirant.
17h30 on est de retour, tout crado mais avec un grand sourire aux lèvres. Une super journée, un super guide, bref, on est tous HEUREUX !

Samedi soir, grillade à La Salle, un petit hameau perdu dans la montagne (à 2 minutes du réseau Rautély) où il n’y a plus que le gite du Club Spéléo de Béziers et une maison d’habités. On retrouve d’autres spéléos et la soirée se finie bien tard. Tout le monde dort sur place.

Dimanche 14, Jean-Philippe, président du Club de Béziers sera notre guide pour la grotte «des écossaises» (à 5 minutes en voiture de La Salle).  Là aussi pas besoin de matériel, les deux puits d’entrée sont équipés encore une fois de marches metalliques et d’échelles fixes, on arrive directement dans de grands volumes tout concrétionnés. Draperies, coulées, colonnes, cierges, gours... il y en a partout ! De grandes coulées blanches scintillantes bordées de petits plans d’eau, des gours à sec recouverts de dents de cochons bourgeonnates, des draperies lassives multicolores puis, on débouche sur une immense salle très haute comme une cathédrale, dans la «nef» une colonne toute sicelée qui monte jusqu’au plafond ! Un régal pour les yeux.

La visite se continue, ça dérape un max par terre ; heureusement qu’il y a des cordes installées pour les désescalades. On passe par un petit puits vraiment très étroit, une ou deux étroitures puis un bout de galerie dont le plafond est recouvert d’exentriques et le sol planté de cierges et on arrive dans une autre salle magnifique avec un grand gour d’une eau translucide. On descend encore et on tombe sur une salle immense, les concrétions sont partout et se perdent dans les hauteurs. Toute la progression est baliséé et du coup la cavité intacte : superbe !
On remonte jusqu’au puits d’entrée pour repartir dans une autre branche de la galerie. Petite visite au crâne d’ours des cavernes soigneusement mis à l’abri dans une espèce d’alcove et tout le monde est mis à contribution pour trouver le chemin vers quelques concrétions bleues dont nous à parlé Dominique. De petits boyaux glaiseux assez labyrinthiques et finalement c’est Laurent qui trouve la suite. On descend et on se retrouve sur une pente glissante donnant directement sur un volume énorme dont on ne voit pas le fond ! Heureusement un passage en vire sur le côté nous permet de continuer la descente par des voies détournées. Les volumes sont impressionnants. Le sol est recouvert d’une épaisseur de glaise incroyable, l’eau qui goutte y forme de petits cratères comme des bouches avec des centaines de dents tournées vers l’intérieure. Certaines cristalisations se forment en taches circulaires à même la glaise, on dirait une maladie de peau...
Enfin le fond, encore un immense volume avec une voute parfaite comme un porche de géant. La salle est coupée en deux par un énorme éboulis, avant que cela ne s’éfondre les dimensions devaient en être dantesque !

Et voilà, un petit week-end de rêve passé sous terre et aussi sous le soleil ! Merci mille fois à nos amis de Béziers de nous avoir accueillis si gentillement et fait profiter des magnifiques cavités dont ils ont la gestion... Vivement la prochaine fois !