Je ne peux m'empêcher de faire un deuxième article sur ces 3 jours... question d'enthousiasme !!!!!

Pour ce long week-end spéléologique du 8 au 10 mai nous étions reçus par nos amis du Gard sur leur terrain de jeu, et quel terrain ! A la demade de Michel, Didier nous avait concocté un programme de rêve d’une grande variété, traversée, canyoning souterrain et concrétions par milliers...

Arrivés à Saint-Jean du Pin, nous avons reçu le plus chaleureux des accueils ; Anne nous attendait dans son tout nouveau gite qu’elle mettait gracieusement à notre disposition. Beaucoup de machoires sont restées pendantes devant cette vieille batisse immense, restaurée pendant des années avec amour et surtout beaucoup de goût. Un cachet authentique qui nous a tous conquit. De ses petites chambres cossues à sa magnifique terrasse, le charme des vieilles pierres dans un écrin de verdure... Bref, un gite qui va bientôt ouvrir ses portes officiellement et que nous recommandons à tous ; nous, en tous les cas, y reviendrons même sans faire de spéléo...

En tout début d’après midi, on retrouvait la petite famille d’Anne, Dominique son amoureux et deux de ses fils, Roland et Louis sans oublier Laurent toujours de bonne humeur et notre super guide Didier pour la traversée de la grotte de Trabuc (pour lui, c’était la 92iéme traversée !!!).
Nous avons rejoint l’entrée aval de la grotte par le lit de la rivière à sec bordé d’énormes strates apparantes incrustées de fossiles sous-marins dont une énorme amonite.
Après avoir passé la petite porte d’entrée et marché quelques minutes nous sommes tombés sur une salle magnifique avec une superbe coulée de calcite de plusieurs mètres de haut en forme de cascade. On en a profité pour prendre Louis en photo qui étrainait son cadeau d’anniversaire de la veille : une nouvelle combinaison spéléo bleue pétante ! Ensuite la salle des gours suspendus qu’on a eut du mal a quitté tellement c’était beau. Hervé et moi serions bien restés quelques heures sur place pour mitrailler de photos !
Si a Trabuc il n’y a pas plein de concrétions partout ce qui est impressionant c’est le volume de certaines salles et surtout ses plafonds incroyables en forme de marmites inversées monumentales. D’ailleurs lorsqu’il y a des concrétions à Trabuc, elles sont aussi monumentales. On a escaladé avec vires et echelle une méduse si énorme que l’on n’en voyait ni le pied, ni le sommet qui se perdait dans les ténèbres comme un animal monstrueux. On s’est pris en photo devant une colonne de près de 10 mètres de haut (je ne vous parle pas de la taille de la salle !). On a aussi passé le pont du diable, un rocher coincé au dessus d’une faille relativement profonde dans une salle encore immense toute découpée, aux roches acérées.

Cependant, à Trabuc il y a aussi du petit... Des aragonites et des fleurs de gypse toutes délicates... et... des chatières !!! Si le trou du vent a été ludique pour les petits gabarris (le rire de Lisa résonne encore à mes oreilles !), pour les plus costaux ça a été plus sportif ! La tête la première pour le trou du vent suivit par le trous des pénitents les pieds en premiers... Moi j’ai adoré !
Nous sommes sortis vers 18h30 pour prendre un petit verre sur place tous ensemble puis retour au gîte où la femme de Bernard nous avait cuisinée une super paella... certain on en repris 4 fois !!!!

Samedi direction Bramabiau pour 127 ans plus tard, marcher dans les pas de Martel et son équipe qui en juin 1888 traversèrent le grand abîme formé par la rivière «le Bonheur», cette traversée fait aujourd’hui figure d’acte de naissance de la spéléologie !
Bien que moins héroïque, vu que nous sommes équipés de combis néoprenne, de baudrier et de frontale, ça a été un grand moment aussi pour nous. La faille dans laquelle coule la rivière souterraine est relativement étroite et par moment doit avoisinner les 60 mètres de haut. De gros rochers y sont coincés, on se presse de passer dessous ! Par endroits des troncs et des débrits de bois enchevrétrés entre les parois témoignent d’anciennes crues, vu la hauteur à laquelle ils se trouvent, près de 15 mètres, on imagine que ces crues doivent être dantesques ! Heureusement, Didier est là pour ouvrir le passage et s’assurer que la voie est sûre, du coup on se laisse flotter dans nos combis sur l’eau qui nous enmène dans le noir, Lisa comme un petit bouchon... Christophe et moi sur le dos, en lui tenant les pieds nous voguons comme une péniche aveugle. Des petites cascades à passer, des sauts, des oppositions et l’eau nous emporte toujours plus vite. Elle emporte également la botte de Louis qui finira avec une seule chaussure. La sortie se fait par une immense faille dont les parois verticales font jusqu’à 130 mètres de haut, la rivière saute le dernière obstacle en formant une superbe cascade pour retrouver le soleil. Même si l’eau est relativement froide... on a nagé dans le Bonheur !!!!
Pique-nique au soleil dans les champs parsemés de fleurs, narcisses, anémones et orchidées... Une journée et un endroit superbes.
Samedi soir, c’est la soirée grillade avec tout le monde, une vingtaine de spéléos sur la grande terrasse du gîte, la météo est magnifique et le ciel plein d’étoiles. On a tous bien mangé (un peu trop !), bien bu et bien rigolé. Anne et toute son équipe nous ont encore charmé par leur gentilesse.

Dimanche matin c’est Pascal aussi membre d’Explo-terre qui nous enmène à la Grotte de la Toussain. Un petit trou au bord de la route gardé par une lourde porte. L’entrée assez exiguë se prolonge par un labyrinthe relativement étroit et un peu boueux, rien de sensationnel sinon l’aspect ludique de la progression.
Puis surviennent les premières concrétions, les premières exentriques. Au fur et à mesure que l’on avance il y en toujours plus, et encore et encore... On débouche enfin sur une salle de grand volume et on reste presque sans voix. Coulées, draperies, gours, exentriques, pas un centimètre carré semble exent de concrétions, dans toutes les nuances allons du blanc pur à l’ocre, c’est un vrai bijou minérale. On voudrait tout prendre en photo ! Hervé installe son matériel fébrilement, les grands volumes ça lui plait ! Moi c’est les milliards d’exentriques aux formes étonnantes qui m’attirent, c’est vraiment incroyable. La grotte de plus, étant protégée, n’est pas souillée, tout est intact, un vrai bonheur (encore !). Il faut d’ailleurs remercier mille fois Pascal notre guide qui a été d’une patience à toutes épreuve............ Le problème c'est qu'après une telle expédition, on se demande qu'est-ce que l'on pourra leurs proposer à Anne, Dominique, Laurent et Didier quand ils reviendrons chez nous...

En tous les cas, de ce magnifique séjour j'ai tout adoré, les explos, les paysages, les bouffes, les discussions spéléos, les maisons d'Anne et surtout la gentillesse et l'humour de toute l'équipe d'Explo Terre. J'espère de tout coeur que l'on refera des sorties ensemble...

Ps : j'espère que notre photographe, Monsieur Hervé rajoutera à cet article quelques unes de ses photos...